Les Maquettistes Navals Rouennais

Construction et aide à la construction de maquettes navales
de tous types, de toutes dimensions, existantes ou imaginaires.


Des ponts à Rouen


Quelques ponts de Rouen construit par un membre de notre club.

Depuis la rupture de trois des arches du pont de l'impératrice Mathilde (établi au XIIe siècle) le 7 mars 1564, les Rouennais ne peuvent passer d'une rive à l'autre de la seine que part deux gros bac guidés par un câble tendu entre les deux berges. Cette situation émeut fortement les échevins de la seconde ville du royaume qui ne cessent, pendant plusieurs décennies, de réclamer la restauration du pont. Mais les sommes dépenser font l'objet d'après discussions entre les représentants de la ville et du parlement de Normandie. Les projets de reconstruction se multiplient jusque dans les premières décennies du XVIIe siècle sans aboutir. Finalement, Louis XIII autorise en 1619 l'établissement d'un pont de bois provisoire dans l'attente de la construction d'un nouveau pont de pierre. Les ingénieurs prescrivent d'implanter ce pont provisoire en amont des ruines du pont Mathilde en face de la porte de la rue du Bac.

Les travaux de cette passerelle débutent en 1628. Celle-ci se compose de 19 bateaux reliés entre eux dans le sens de la largeur. Ces 19 embarcations servent d'appui à un plancher de 1,66 m de large sur lequel une chaussée pavée de 6,80 m et deux trottoirs équipés de bancs sont mis en place. L'ouvrage est béni le 9 février 1630 est aussitôt livré au public.

Afin de permettre la circulation des navires, une passe de 7,12 m de large peut être ouverte contre l'acquittement d'un péage variant selon la nature des marchandises transportées. Mais l'ouvrage est également conçu de manière à être entièrement démontable en cas de gel de la Seine et en période de débâcle des glaces. En 1709, le fonctionnement du pont est perfectionnement par la mise en place d'un système qui lui permet de se lever ou de s'abaisser en fonction des marées le long de pilotis enfoncés dans le fleuve.

Conçu d'origine comme provisoire, le pont de bateaux s'inscrit de manière durable dans le paysage rouennais (Il a fait l'objet d'un article dans l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert). Mais son entretient se révèle rapidement couteux. Chaque année, il faut en effet changer au moins un navire. De même, les intempéries sont causes de nombreux dégâts. Dès l'hiver 1634-1635 le pont est emporté par les glaces sans que l'on ait pu intervenir. Ce n'est pas un incident isolé. Crues, gel, débâcles subites ne laissent toujours le temps de mettre les bateaux à l'abri (le démontage du pont prend six heures). Les interruptions de services sont nombreuses.

En 1833, l'état de vétusté du pont contraint les autorités à interdire le passage des voitures. Celles-ci doivent dès lors emprunter le pont Corneille. Trois ans plus tard, le pont de bateaux est une nouvelle fois rompu. Malgré un certain mouvement d'opinion en faveur de la restauration de l'ouvrage, les responsables de la municipalité décident que l'heure de sa démolition a sonnée et qu'il est temps de doter la ville d'un second pont fixe. Le pont de bateaux cesse officiellement de fonctionner le 1er septembre 1836, date de l'ouverture du pont suspendu.

Le Pont de Bateaux  Rouen, pendant une durée de 200 ans, était à l'emplacement du pont Boeldieu aujourd'hui



Le pont suspendu ou pont saint sever ou pont de fer

Le pont suspendu Saint-Sever fut construit par les frères Seguin et livré à la circulation le 1er septembre 1836.
Son architecture est la concrétisation du brevet déposé par les frères Seguin en 1835. Il fut le pont le plus couteux entrepris par Seguin-frères pendant le pacte de famille (Jules Seguin avait déjà à son actif des réalisations encore plus ambitieuse, mais il le faisait son propre compte).

Le cercueil de Napoléon 1er passa sur ce pont le 10 décembre 1840. Il était très rarement ouvert. Le pont mesure 190 mètres de long pour 8 mètres de large, et son esthétique est particulièrement réussie. En 1884, ce pont fut détruit car incompatible avec les besoins de la ville et la croissance du trafic. En 1885, une passerelle provisoire est établie

Le pont St Sever,  la hauteur du pont Boldieu aujourd'hui



Le pont transbordeur

En 1894, l'ingénieur ARNODIN proposa un pont Transbordeur comme il venait d'en édifier à Bilbao. Le problème de l'intégrité du bassin portuaire ne se posant plus car le pont laissait le passage aux plus grands navires, il fut décidé de le construire à l'ouest de la ville, au bas du boulevard Cauchoise (Boulevard des Belges aujourd'hui). bien que fragile (il dut etre réparé à diverses occasions), il subsista jusqu'en 1940. il était devenu une véritable attraction. Il a été détruit par le Génie Français lors de l'entrée de l'armée allemande dans la ville. La nacelle était située au niveau des quais. Un règlement précis régissait ses déplacements. Il y avait un départ toutes les six minutes.

La nacelle du pont avec le Pourquoi Pas du Cdt CHARCOT passant sous le pont en 1910

Les dimensions de la nacelle étaient importantes. Elle mesurait près de 13m de large.
Elle pouvait contenir jusqu'à 200 personnes. 2 à 6 véhicules pouvaient également y prendre place.
Il y avait deux classes :
–  la première, à droite était abritée dans une cabine vitrée,
–  la seconde, à gauche était en plein vent.
Pont privé, géré par ARNODIN puis ses héritiers, il était à péage (10 cts en 1re classe, 5 cts en seconde, en 1920)
soit 65 euros en 2012)

La nacelle du pont avec le Pourquoi Pas du Cdt CHARCOT passant sous le pont en 1910

Seul le pilier nord du Pont Transbordeur était reste debout (il sera détruit par les Allemands en juillet 1940 et lui aussi récupéré). Le tablier en s'abimant écrasa le remorqueur Houdon qui évacuait des habitants vers le Havre. On n'a jamais su le nombre exact des victimes.

Le pont transbordeur en vitrine